Peut-on obtenir un crédit en tant qu’auto-entrepreneur ?

Crédit auto-entrepreneur

Le régime d’auto-entreprise a du succès. Il a été mis en place pour encourager la création d’entreprise en allégeant les démarches et formalités administratives. Dans un pays comme la France, où ce n’est qu’en 2009, que les micro-entreprises ou auto-entreprises ont été admises pour insuffler une libéralisation de l’économie, elles représentent actuellement près des deux tiers de création d’entreprise. Pour lancer son entreprise, un travailleur indépendant a besoin de financement, que ce soit pour acheter du matériel de production, constituer un stock, acquérir un local, etc. Dans la plupart des cas, la première solution est de solliciter un prêt auprès des organismes de crédit classique, notamment dans sa banque. Sauf que les micro-entrepreneurs se heurtent rapidement à des difficultés, car les banques sont réticentes à leur accorder des crédits, sous réserve qu’ils satisfassent à des conditions bien définies. Découvrez plus de détails sur la demande d’un prêt pour auto-entrepreneur à travers cet article.

Qu’est-ce qu’un auto-entrepreneur ?

Un auto-entrepreneur est une personne physique, entrepreneur individuel, ou un travailleur non salarié indépendant dont l’entreprise est sous le statut de micro-entreprise. Les biens personnels et les biens de l’entreprise du micro-entrepreneur ne sont pas dissociés.

En effet, le statut de micro-entrepreneur permet de bénéficier d’un régime fiscal et social simplifié. Un auto-entrepreneur est affilié au régime des travailleurs indépendants et ses charges sociales sont calculées sur la base de son chiffre d’affaires. Le micro-entrepreneur bénéficie de la franchise en base de TVA et est directement imposé en son nom à l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) à partir d’un bénéfice forfaitaire ou par prélèvement obligatoire. Quant à la comptabilité de la micro-entreprise, seuls un livre des recettes et un registre des achats sont obligatoires. L’établissement de comptes annuels n’est pas une exigence. 

En fait, la création d’une auto-entreprise est très simple. À l’inverse des sociétés, elle ne présente aucun coût de création. Elle ne nécessite pas de statuts, de capital social ou d’annonces légales. La micro-entreprise est ouverte à tous : étudiant, retraité, demandeur d’emploi, salarié, etc. En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes autorisé à exercer des activités de certaines catégories pour avoir des revenus. Il s’agit d’une activité commerciale qui peut consister à l’achat et à la vente. Les activités dites artisanales de création, de fabrication et de services (plomberie, électricien, peintre en bâtiment, par exemple), ainsi que les activités libérales (expertise et conseil) peuvent également se pratiquer sous le statut d’auto-entreprise.

Auto-entrepreneur : comment convaincre les institutions financières ?

Poignée de main

Être en auto-entreprenariat c’est exercer une activité en étant à son propre compte. Contrairement au salarié ou au fonctionnaire qui est assuré de recevoir sa paie à la fin de tous les mois, le profil de l’auto-entrepreneur est à risque pour les banques. Vos revenus ne sont pas toujours stables ni réguliers. Pire, en cas d’absence d’activités pendant un mois ou sur une certaine durée, vous ne faites aucun chiffre d’affaires, ce qui compromet sérieusement votre capacité de remboursement du prêt demandé. Au regard de ces paramètres, les organismes de prêt traditionnels tels que les banques hésitent donc à vous accorder un crédit. Il vous revient de leur offrir tous les justificatifs et garanties nécessaires qui attestent que vous pouvez payer le prêt demandé afin de pouvoir en bénéficier. 

Les garanties à apporter en tant qu’auto-entrepreneur pour obtenir un crédit

Il faut savoir que le crédit de l’auto-entrepreneur peut être à la consommation (prêt personnel) ou un crédit immobilier, qui est encore plus compliqué à obtenir en raison des sommes importantes en jeu. Alors, la banque a besoin, selon votre situation, de garanties déterminées pour couvrir les risques qui peuvent survenir lorsqu’elle décide de vous octroyer un crédit pour financer ou soutenir votre micro-entreprise. Les taux que vous pourrez obtenir dépendront notamment des projets pour lesquels vous sollicitez un emprunt ou un microcrédit.

L’auto-entrepreneur peut s’associer avec un co-emprunteur en contrat à durée indéterminée (CDI) afin de réduire le risque de ne pas pouvoir payer entièrement le prêt demandé à la banque. Si votre conjoint ou conjointe est un salarié en CDI, ou exerce une activité rémunérée sur le long terme, vous marquez un point auprès de la banque, car il/elle dispose d’une rentrée d’argent récurrente et peut ainsi pallier une éventuelle défaillance de remboursement du prêt de votre part. Outre l’assurance-crédit qui est obligatoire pour tout profil d’emprunteur. Elle le couvre en cas de décès ou de perte d’autonomie totale ou partielle. Le gage et le nantissement sont aussi des options pour obtenir un prêt auto-entrepreneur. Une telle garantie confère à la banque le droit de vendre le bien mis en gage lors de la demande de prêt. Une hypothèque de bien immobilier (en cas de crédit immobilier) peut-être aussi demandé si avant de demander le prêt vous êtes déjà propriétaire de ce type de bien.

Les justificatifs à apporter en tant qu’auto-entrepreneur pour obtenir un crédit

Justificatifs

Pour qu’une institution bancaire vous accorde un crédit, les garanties seules sont insuffisantes. Vous allez devoir construire un dossier « en béton » et avoir un profil digne de confiance. 

Généralement, les banques demandent aux auto-entrepreneurs de justifier qu’ils ont au moins deux à trois années d’exercice. L’ancienneté de votre micro-entreprise est un critère important, car elle constitue une preuve de la crédibilité et de la fiabilité de votre dossier. Ainsi, une banque pourra facilement vous accorder un crédit, car elle considèrera qu’au bout de cette durée, vous avez pu constituer une clientèle régulière et par conséquent un chiffre d’affaires courant. 

De même, vous devez présenter un bilan financier positif (sans incident de paiement ou incident bancaire) sur les deux ou trois années d’exercice. Il est important que vous rassuriez le banquier de la dynamique de croissance de votre activité et des perspectives de développement que vous étudiez ou mettez déjà en œuvre. Votre capacité d’endettement est à prouver par vos derniers relevés bancaires, vos avis d’impositions et toutes autres pièces que la banque jugerait utiles. Par ailleurs, il est aussi très probable pour un auto-entrepreneur de devoir faire un apport ou une mise de départ à hauteur de 20, voire 30 % du montant du crédit. Dans le cas d’un microcrédit pour un projet professionnel moins exigeant, cette demande ne sera pas forcément exigée par l’établissement bancaire. De plus, pour un microcrédit, le taux est souvent plus intéressant.

Les banques sont rigoureuses lorsqu’un auto-entrepreneur sollicite un crédit. Cette exigence n’est pas sans raison. À défaut d’aller vous-même au front sans vraiment maîtriser la conditionnalité, vous pouvez confier votre dossier à un courtier. Des aides de l’État à l’auto-entrepreneur sont aussi disponibles.

Amandine Carpentier