Si vous avez déjà cligné des yeux devant un titre du Gorafi du style « La pluie démissionne après un burn-out », vous vous êtes sans doute demandé : mais qui a montré la voie à ces experts du décalage tragi-comique ? Spoiler (sans pleurs, promis) : The Onion, le vétéran américain de la satire d’actualité, a servi de boussole. Et oui, l’oignon fait parfois pleurer… de rire. 😅
Petit rappel : c’est quoi, Le Gorafi ?
Le Gorafi est un site d’« information » parodique français, lancé en 2012 pendant la campagne présidentielle. Son nom est une anagramme malicieusement assumée de « Le Figaro ». Créé par Pablo Mira et Sébastien Liébus, le site s’est vite taillé une place au soleil en recyclant la mécanique du « journalisme sérieux » pour raconter des absurdités très sérieuses. On appelle ça de l’info avec un clin d’œil — et un sourcil levé. 😉
The Onion : le grand cousin d’outre-Atlantique
De l’autre côté de l’Atlantique, The Onion publie de la satire depuis la fin des années 1980. Né en 1988 à Madison (Wisconsin) sous forme de journal papier, l’« oignon » a très tôt migré en ligne et peaufiné une grammaire comique devenue canon : titre choc, deadpan total (zéro émotion visible), et une passion pour le non-sens méthodiquement plausible. Résultat : des manchettes tellement droites dans leurs bottes qu’on en oublierait (presque) qu’elles sont fausses.
En quoi The Onion a-t-il inspiré Le Gorafi ?
- Le modèle éditorial : un « site d’actualité » qui respecte les codes de la presse (ton, mise en page, formes) pour mieux les détourner.
- Le contrat de lecture : faire rire en parlant du réel, sans le singer bêtement ; au contraire, en mettant en lumière ses absurdités.
- La mécanique du titre : phrases courtes, informatives, ultra-premier degré — jusqu’à l’absurde.
- La cadence : coller à l’actualité chaude (politique, société, tech, sport) comme un vrai média — avec, parfois, des « running gags » récurrents.
Tableau de bord comparatif (pour les esprits cartésiens 🧠)
Aspect | Le Gorafi | The Onion |
Création | 2012 (campagne présidentielle) | 1988 (papier), en ligne depuis les années 1990 |
Fondateurs | Pablo Mira, Sébastien Liébus | Tim Keck, Christopher Johnson (puis Scott Dikkers & co.) |
Positionnement | Satires d’actualité à la française, références politico-médiatiques locales | Satire américaine, ampleur internationale et pop culture US |
Signature | Titres au premier degré + absurdité fine, ancrée dans l’actu française | Deadpan extrême, titres iconiques, formats variés (AV Club, vidéos…) |
Nom | Anagramme de « Le Figaro » (malice typiquement hexagonale) | « L’oignon » : multi-couches, ça pique parfois — mais on en redemande |
Pourquoi cet « effet Onion » fonctionne si bien en France ?
Parce que l’actualité française adore la dramaturgie : débats enflammés, petites phrases, (méta)polémique du jour. Le Gorafi y ajoute sa sauce : un style de rédaction rigoureusement crédible, des sujets à chaud, et une pointe de mauvaise foi contrôlée. L’élève n’imite pas servilement le maître ; il adapte son savoir-faire à notre théâtre de boulevard national.
La recette (secrètement) partagée
- Observer l’actu comme un rédacteur en chef (mais avec un rire en coin).
- Formuler un titre si lisse qu’il en devient insolent.
- Écrire au présent journalistique, comme si la planète pouvait réellement élire un chaton président.
- Tenir le ton jusqu’au bout : pas de clin d’œil explicite, le lecteur doit deviner.
Au-delà de l’inspiration : les différences qui comptent
Le Gorafi est profondément français : il s’empare de nos tics de langage, de nos marottes politiques, des petites tragédies bureaucratiques. The Onion, lui, joue sur la grandeur (et la démesure) américaines, la pop culture XXL, le sport-roi, les armes, l’obsession des culture wars. Même architecture, décors différents.
Impact culturel (et petits accidents de lecture)
Les deux médias partagent un super-pouvoir : se faire prendre au sérieux par des lecteurs distraits… ou trop pressés. C’est le prix (savoureux) d’une imitation réussie : plus c’est crédible, plus c’est drôle — et plus ça piège. Moralité : vérifier la source avant d’envoyer le lien au groupe WhatsApp de famille. (Pardon, on n’enverra pas de lien ici. 🤐)
Conclusion
Alors, quel site parodique américain a inspiré Le Gorafi ? Vous l’avez : The Onion. Le Gorafi n’en est pas la copie conforme, mais l’héritier taquin : il a repris l’outil, l’a réglé à la fréquence française, et s’est mis à gratter là où ça démange. Preuve qu’en satire, comme en cuisine, on peut suivre une recette et quand même signer un plat très personnel. Bon appétit médiatique ! 🍽️
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